CERC et les parlementaires congolais s’engagent pour l’éducation à l’Intégrité en RDC

La République Démocratique du Congo (RDC) franchit une étape significative dans la lutte contre la corruption et la promotion de l’intégrité au sein de son système éducatif. CERC a récemment conclu un protocole d’accord historique avec le réseau des parlementaires africains contre la corruption. Cet accord vise à élaborer deux propositions de loi cruciales pour l’intégration des Clubs d’Intégrité et de l’éducation à l’intégrité dans le secteur de l’éducation de la RDC.


Une alliance pour l’intégrité

La corruption constitue un obstacle majeur au développement économique et social de nombreux pays africains, y compris la République Démocratique du Congo. Le secteur de l’éducation, pilier fondamental de la construction d’une société éthique et prospère, n’est pas épargné par ce fléau. Face à ce constat, le CERC et le réseau des parlementaires africains contre la corruption ont uni leurs forces pour mettre en place des mesures concrètes visant à éradiquer la corruption dans le domaine éducatif.

Les propositions de loi : des outils essentiels

Le premier volet de ce partenariat historique consiste en l’élaboration de deux propositions de loi novatrices. La première proposition vise à intégrer les « Clubs d’Intégrité » au sein des écoles de la RDC. Ces clubs, composés d’élèves et d’enseignants volontaires, auront pour mission de sensibiliser à l’importance de l’intégrité, de promouvoir les valeurs citoyennes et de lutter activement contre la corruption au sein de leur établissement.

La seconde proposition de loi prévoit l’introduction d’un cours d’éducation à l’intégrité dans le cursus scolaire. Ce cours, adapté à chaque niveau d’enseignement, fournira aux élèves les connaissances et les compétences nécessaires pour reconnaître, prévenir et dénoncer les pratiques corruptives.

Un impact potentiel colossal

L’intégration des Clubs d’Intégrité et du cours d’éducation à l’intégrité dans le secteur de l’éducation de la RDC promet un changement radical. En sensibilisant les élèves dès leur plus jeune âge à l’importance de l’intégrité et en leur fournissant les outils nécessaires pour agir contre la corruption, ces mesures ont le potentiel de transformer la mentalité collective et de forger une génération d’individus intègres et engagés.

Un partenariat pour l’avenir

La signature de ce protocole d’accord marque le début d’une collaboration fructueuse entre le CERC et le réseau des parlementaires africains contre la corruption. Ensemble, ils œuvreront pour faire de l’intégrité une valeur fondamentale de l’éducation congolaise, et ainsi contribuer à l’essor d’une société plus juste et éthique.

La lutte contre la corruption est loin d’être une priorité du gouvernement.

Fléau qui ronge l’économie et le développement, la corruption n’a pas encore retenu toute l’attention des autorités du pays, malgré que la RDC occupe la 161 ème place dans le dernier classement de Transparency International. La fuite des capitaux dans les secteurs miniers, de télécommunication, la fraude fiscale et le blanchiment des capitaux sont les maux les plus graves qui valent au pays d’occuper cette place dans ce classement.

15 milliards de dollars US, c’est à cette somme qu’on estime les pertes annuelles de la RDC en termes de corruption.

Le gouvernement

“La RDC est dépourvue d’un arsenal juridique en matière de lutte contre la corruption. Les références à la corruption comme infraction sont vagues dans le code pénal congolais.”

Mais visiblement pour le gouvernement congolais, la lutte contre la corruption est loin d’être une priorité. Si un Bureau spécial de lutte contre la corruption a été mis en place, celui-ci n’existe que de nom et est dépourvu de tous moyens, notamment financier. En effet le budget 2019 de l’État congolais chiffré à environs 6 milliards de dollars américains, ne comporte aucune ligne dédiée à la lutte contre la corruption.

La Société Civile

Les organisations de la société civile sont devenues des acteurs majeurs dans la lutte contre la corruption mais connaissent aussi des problèmes de transparence et de crédibilité. Certaines, fondées dans le seul but d’avoir accès aux ressources des agences de développement, conduisent leurs propres affaires dans le mépris total des principes de transparence et de responsabilité.

Pour ce faire, les organisations de la société civile peuvent, comme point de départ, commencer par examiner la légitimité et les normes de conduite de leurs propres institutions et mettre en place des moyens de renforcer l’intégrité en leur sein.

“Il ne serait pas justifié qu’elles exigent des gouvernants des normes plus contraignantes que celles qu’elles sont prêtes à respecter elles-mêmes.” Heri Bitamala

Accroître les capacités de la société civile et mettre en place des outils d’évaluation

La société civile, entendue comme la partie organisée de la société, détient certaines solutions au problème de la corruption. Elle peut, par exemple, jouer un rôle déterminant pour transformer les attitudes d’indifférence ou d’indulgence du public à l’égard de la corruption.

Au Sud-Kivu, le CERC (Centre de Recherche sur l’Anti-Corruption) se concentre actuellement sur deux aspects essentiels. Tout d’abord, l’objectif est de renforcer les capacités des OSC au Sud-Kivu avec des formations et des activités d’accompagnement. Ainsi, les OSC seront mieux équipées pour lutter contre la corruption et favoriser la transparence. Parallèlement, des compétences de recherche sur l’anti-corruption seront appuyés afin de faciliter la production d’études sur la corruption et sur l’intégrité.

Originally published at Centre de Recherche sur l’Anti-Corruption.