La corruption menace les forêts et contribue au réchauffement climatique

La corruption affecte de manière significative la plupart des secteurs, et elle a un impact socio-économique et environnemental négatif. Mais, son impact sur l’environnement est moins bien compris.


Cinq fois plus grande que la France, la RDC abrite plus de 60% des forêts denses du Bassin du Congo, la deuxième plus grande forêt tropicale de la planète après l’Amazonie. Mais la déforestation, souvent due à des contrats illégaux, à la fraude et à la corruption, constitue une menace pour cette précieuse ressource en libérant le dioxyde de carbone stocké en quantité abondante dans les tourbières des forêts tropicales de la RDC.

Le problème de l’exploitation forestière illégale en RDC est souvent décrit comme étant limité au secteur de l’exploitation forestière « artisanale », mais les experts interrogés dans le cadre d’un rapport du Global Witness suggèrent que c’est l’exploitation industrielle illégale qui est un facteur majeur de dégradation et de déforestation des forêts. Un examen attentif des preuves recueillies révèle que les illégalités sont également répandues dans les concessions forestières industrielles du pays, où les entreprises pillent les forêts congolaises pour exporter des quantités massives de bois vers les marchés internationaux.

Cette situation est exacerbée par le fait que le gouvernement ne fait guère respecter les lois destinées à protéger les forêts congolaises. L’extrême faiblesse des contrôles gouvernementaux, combinée à l’éloignement et à l’immensité de la forêt tropicale congolaise, signifie que les abus signalés ne sont probablement que la partie émergée de l’iceberg. Les inspecteurs sont trop peu nombreux, mal équipés et confrontés à des défis logistiques considérables.

En RDC par exemple, les communautés locales et les groupes indigènes sont particulièrement vulnérables à la corruption. La collusion entre de puissantes entreprises et l’exploitation forestière illégale détruisent leurs moyens de subsistance et dégradent leur environnement.

Si nous voulons sérieusement atteindre nos objectifs en matière de climat et de biodiversité, la corruption est clairement l’hydre à laquelle nous devons nous attaquer. Voici comment.

  1. La participation communautaire est l’outil le plus puissant pour la conservation de l’environnement

L’avenir de l’humanité dépend davantage de la manière dont les gouvernements, les entreprises, les ONG et les communautés font face au réchauffement de la planète. En impliquant les communautés, la protection des ressources utiles à l’humanité peut être garantie.

Imaginez que les communautés locales soient équipées des connaissances et des outils nécessaires pour collecter et partager des données avec les décideurs sur les questions urgentes qui mettent en danger le secteur de l’environnement ?

Le rôle des communautés rurales dans la conservation de la nature exige une meilleure compréhension des ressources, des problèmes et des mécanismes permettant de résoudre ces problèmes. Animé par cette conviction, CERC fournit aux communautés rurales des formations, des outils et un soutien en matière de plaidoyer pour faire entendre leur voix. La formation et les outils qu’elles reçoivent leur permettent d’utiliser notre application mobile pour collecter des données sur des questions liées à l’exploitation forestière illégale, aux feux de brousse, et d’utiliser les données collectées pour tenir leurs dirigeants responsables de la protection de l’environnement.

Nous pensons que leur pression peut pousser le gouvernement à mettre en œuvre des politiques et des initiatives qui protègent l’environnement. Les données agrégées peuvent également aider les ONG et les entreprises à élaborer des politiques pour le gouvernement ou à concevoir des solutions innovantes de protection de l’environnement pour les communautés.

Points forts

  • La participation des communautés locales à la gouvernance des forêts peut améliorer l’état des forêts et les moyens de subsistance.
  • Sans la participation des communautés, ces avantages risquent de ne pas se concrétiser.
  • Comprendre les facteurs qui influencent la participation des populations locales peut favoriser la gestion durable des forêts.
  • L’attention doit se concentrer sur les avantages que les populations locales tirent des forêts, sur l’action collective et sur la sensibilisation à l’importance de la Gestion Participative des Forêts.